Chapitre 20
Retour à la case départ

 

* Retour à la case départ *

Ils gravirent les marches précipitamment, anxieux de connaître la traduction du texte trouvé dans les couloirs du Sphinx. Watson, toujours fidèle à lui-même, comptait les salles une à une...

Watson: 400...401...402...403...

Sherlock: Watson!

Watson: Oui!

Sherlock: Fermez-la!

Indiana Jaune: Nous y sommes!

Lorsqu'ils entrèrent dans la salle, ils découvrirent une superbe femme d'une beauté rare. Ces cheveux longs, noirs comme le charbon, tombaient sur ses frêles épaules. Ses yeux étaient d'un bleu acier et sa peau satinée était légèrement brunie par le soleil. Elle avait un corps de déesse. Il n'en fallut pas plus pour séduire le docteur, fin connaisseur en la matière. Il se souvint de ce qu'avait dit la directrice du musée..."Une femme merveilleuse" Elle avait raison, j'aimerais bien me faire oindre le... enfin, par elle se dit-il.

Indiana Jaune: Bonjour madame, nous sommes aventuriers et nous sollicitons votre expertise sur ce document.

Indiana lui présenta le papier qu'elle prit aussitôt. Elle glissa sa douce main afin de défroisser la feuille et regarda de plus près, de long en large, de bas en haut puis, sans hésitation...

Elma Ouinleglan: Il manque quelque chose!

Indiana Jaune: Ah oui? Quoi selon vous?

Elma Ouinleglan: Une inscription. Je vois, d'après ces dessins, qu'une phrase aurait été gravée sur le mur du lac, révélant le contenu de cette grotte.

Watson: Je le savais!

Sherlock: Vous saviez quoi?

Watson: C'est le code que nous n'avons pas pris en note. Merde de merde!!!

Indiana Jaune: Je crois que Watson a raison. Nous devons y retourner, c'est primordial.

Sherlock: Vous n'êtes pas sérieux?

Watson: Je suis d'accord avec Indiana et, tout en vous attendant, je vais tenir compagnie à cette jolie dame qui doit s'ennuyer à mourir dans ce bled désertique.

Sherlock: Je ne peux pas y aller parce que j'ai ma goutte qui me fait souffrir.

Indiana Jaune: Et moi, je me suis fait une entorse en marchant au bord du Nil.

Watson: C'était à prévoir. J'ai comme l'impression que je me fais avoir à chaque fois. Bon, ça va, j'y vais. Voyez-vous Elma, c'est moi le héros de toute cette histoire. J'espère que cela vous influence un p'tit brin.

Elma Ouinleglan: En général je ne fréquente pas les héros mais maintenant, je constate en effet que vous avez du cran et j'adoooooore les hommes qui ont du cran.

Watson: Hahahahaha! Merci messieurs. On se donne rendez-vous? Je ne serai parti que quelques heures tout au plus.

Elma Ouinleglan: Je vous attendrai à la queue.

Watson: Et elle vous attendra aussi si vous voyez ce que je veux dire.

Elma Ouinleglan: Je vois très bien mon beau docteur.

Watson: Comment saviez-vous que j'étais docteur?

Elma Ouinleglan: J'ai étudié au collège Eton à l'ouest de Londres et je me souviens avoir lu vos exploits, vous étiez une star pour nous les novices.

Indiana Jaune: Ça alors...

Sherlock: Il n'est pas toujours perdant ce mec, d'ailleurs je me demande bien ce que les femmes lui trouvent.

Watson: C'est une question de charisme mon cher. Parfois il faut jouer la victime et parfois le héros, mais comme vous êtes constamment entre les deux, voilà votre lacune hihi!

Sherlock: Et moi madame Elma, vous me connaissez, fit-il fièrement. Je suis Sherlock Holmes.

Elma Ouinleglan: Homes... ça ne me dit rien, vous êtes entrepreneur en construction?

Sherlock: Holmes pas Homes, enfin, si on y allait nous? Nous devrions être partis depuis longtemps.

Watson: Hahahahaha! Un à zéro pour moi.

Sherlock: Bon, ça va Watson! Cessez de faire le paon, déjà que votre roue dépasse largement votre tête. Si nous sortions d'ici, je déteste l'odeur des hôpitaux.

Le docteur eut un sourire narquois en sortant de la salle. Il nota rapidement sur un bout de papier l'adresse de l'hôtel et le numéro de sa chambre et le remit à la docteur. Il venait de remporter une victoire qu'il attendait depuis longtemps. Fini le deuxième plan, je suis enfin reconnu comme étant la principale vedette de ce tandem.

Heureusement, Sherlock n'était pas rancunier. Si j'avais été à sa place, pensa-t-il, Watson ne l'aurait jamais accepté, parce qu'il est mauvais perdant et prétentieux. Je suis un homme de tête et non pas de queue, un meneur. Bon maintenant, je dois me resaisir et revenir à notre enquête.

Comme prévu, le temps d'un taxi, d'un autobus et de deux chameaux et nos amis arrivaient sur les lieux du crime. Ils traversèrent la petite colline où ils s'étaient rencontrés pour la première fois. Arrivés au bord du trou, ils restèrent un instant sans bouger, songeurs. Indiana jeta un regard rapide par l'ouverture et constata que le lac était toujours là.

Indiana Jaune: Je crois bien que l'effet "Thupack" est terminé. L'endroit est sûr.

Sherlock: Alors Watson, c'est à vous!

Watson: J'avoue qu'après mûres réflections, je ne suis plus convaincu de vouloir y aller. Surtout s'il faut plonger dans ce lac.

Sherlock: Ah non! Vous n'allez pas nous faire le coup du "Pourquoi encore moi"? Vous avez accepté et ce devant témoins dont votre belle conquête de tantôt.

Watson: Bah disons que j'ai voulu impressionner la fille.

Indiana Jaune: J'ai apporté une corde, vous n'aurez pas à plonger. On va vous remonter aussitôt que vous aurez récupéré le code.

Watson: Dans ce cas...

Sherlock: Assurez-vous de bien prendre en note chaque lettre.

Indiana Jaune: Et puis prenez quelques spécimens de ces petites pierres qui se trouvent devant l'écriture, cela nous servira pour des analyses ultérieures.

Sherlock: Ah en passant, vous seriez gentil de me ramener mon couvre-chef que j'ai laissé tout près de l'endroit où vous avez fait un petit pipi.

Indiana Jaune: Et moi mon piolet d'alpinisme que j'ai oublié au bord du lac où nous avons plongé.

Watson: Et puis quoi encore, voulez-vous que je fasse une petite épicerie sur le chemin du retour tant qu'à y être?

Indiana Jaune: Et bien moi je prendrais bien un hot dog relish moutarde.

Sherlock: Et moi un sous-marin aux boulettes de viande.

Watson: Tous des timbrés, je vous le dis, ce sont tous des timbrés.

Cela ne plaisait guère à Watson de retourner dans cette grotte mais comme il l'avait promis, il devait donc s'exécuter. Pendant qu'Indiana lança la corde dans le trou, le docteur vida ses poches et remit le tout à Holmes. S'approchant du trou, il prit la corde bien fermement entre ses mains et commença lentement sa descente. À mi-chemin, il s'arrêta net. Indiana sentit que le docteur ne bougeait plus.

Indiana Jaune: EST-CE QUE ÇA VA EN BAS?

Watson: DONNEZ-MOI UN PEU DE CORDE, JE SUIS AU BOUT ET IL ME RESTE ENVIRON 7 MÈTRES AVANT D'ARRIVER EN BAS.

L'aventurier regarda Sherlock droit dans les yeux ne sachant que faire...

Indiana Jaune: Qu'est-ce que je fais? Je suis au bout de la corde moi aussi. Devrais-je le remonter?

Sherlock: Attendez un instant Indi. WATSON!!!

Watson: OUI!

Sherlock: VOUS DEVEZ SAUTER DANS LE LAC!

Watson: QUOI!?!

Sherlock: Laissez-le tomber Indi!

Indiana lâcha la corde. Watson n'eut même pas le temps de rouspéter qu'il tomba à plat ventre dans le lac, créant ainsi des éclaboussures qui remontèrent jusqu'au bord du trou.

Indiana Jaune: Il ne sera pas content!

Sherlock: Il ne sera pas content du tout mais le temps qu'il revienne, il se sera remis de ses émotions. En espèrant qu'il exécute sa tache malgré cela. Maintenant, retournons à la sortie du Sphinx.

Indiana Jaune: Selon mes calculs, il en a pour deux bonnes heures.

Sherlock: Ah oui? Nous avons le temps d'aller prendre une tasse de thé alors...

Indiana Jaune: Bonne idée, allons-y!

*

Watson sortit péniblement du lac, tenant toujours la corde entre ses mains. Il était furieux. Comment ont-ils pu me faire ça? Malgré que je m'y attendais un peu car il faut s'attendre à tout avec Sherlock Holmes. Il vendrait sa mère pour une enquête, sauf qu'il ne l'a jamais vendue et en contrepartie, c'est toujours moi qui paie la note.

Watson: Bon, c'est bien beau tout ça mais si je veux sortir d'ici au plus vite, je dois me presser.

Il prit sa lampe de poche qu'il avait soigneusement accrochée à sa ceinture avant la descente, l'alluma et débuta ses recherches. Je vais commencer par le couvre-chef se dit-il et puisqu'il connaissait bien les lieux pour en avoir fait le tour 137 fois, repéra rapidement le chapeau de son collègue, puis le piolet d'Indi qui était bien à l'endroit prévu.

Watson: Maintenant pour le texte.

Il n'eut pas à faire le tour du lac au complet avant de trouver l'inscription. Sortant son crayon et son papier, il prit soin de prendre en note chacune des lettres. Quand il eut fini, il remarqua une petite phrase tout au bas, quand soudain...

Watson: Ah non, pas encore l'effet "Thupack"!!! Plus de temps à perdre.

Le docteur remit le papier et le crayon dans sa poche, accrocha le piolet et la lampe à sa ceinture, enfonca le couvre-chef dans son pantalon puis, prit ses jambes à son cou et sauta dans le lac sans se soucier des petites pierres d'Indiana. Il traversa le lac rapidement, traversa le couloir rapidement, monta l'escalier rapidement, traversa le passage rapidement, ouvrit la porte rapidement, passa à côté de l'oiseau géant au collier d'or et de pierres précieuses rapidement et...

Watson: Tiens, Aninus n'est pas là! Étrange, à mon avis, il doit être aux toilettes! Profitons-en pour foutre le camp en douce.

...sortit du Sphinx rapidement! Tout calculé, il avait mis environ trente minutes.

(Éditeur: C'est ce qu'on appelle sauter les étapes)
(Auteur: Ben quoi? Je suis environnementaliste, je tiens à ma planète, moins de lettres, moins de papier gaspillé)
(Éditeur: Je suis d'accord avec vous sauf que dans ce cas-ci, c'est affiché sur internet, y a pas de papier là)
(Auteur: Ça prend moins d'espace sur le disque dur non? Moins d'énergie pour afficher les pages non?)
(Éditeur: L'excuse n'est pas bonne, essayez autre chose.)
(Auteur: Vous avez raison, je coupe court parce qu'en général, le lecteur déteste les descriptions trop longues, voilà, satisfait?)
(Éditeur: Je suis d'accord quand ça traîne en longueur, mais mettez-en un p'tit peu quand même sinon, le lecteur ne s'y retrouvera plus)
(Auteur: Parfait, un p'tit peu mais pas trop long. D'ailleurs notre conversation doit l'ennuyer à mourir alors je poursuis...)

Lorsque Watson sortit en pet du cul du Sphinx, il faisait un temps merveilleux. Comment ne pas aimer la vie quand il fait un soleil aussi radieux. Cependant, il était seul, ses copains n'étaient pas là comme prévu.

Watson: Zut! Ils ne sont pas encore arrivés. Devrais-je attendre? Oh et puis merde, je siffle un taxi...

(Auteur: Euh... quelle est l'onomatopée pour le sifflet d'homme?)
(Éditeur: Bonne question! J'en connais quelques-uns comme "huitisch" qui est le coup de fouet, "Zzz" pour le dodo, "slam" pour une porte qu'on ferme, mais le sifflet.)
(Auteur: Que diriez-vous de Souiiiiit?)
(Éditeur: Essayez, on verra bien.)

Watson: Souiiiiiiit!

(Auteur: Ça ne fonctionne pas.)
(Éditeur: Pourquoi donc?)
(Auteur: Le taxi n'est pas là.)
(Éditeur: Ah! Essayez ça: Sssssssss!)

Watson: Sssssssss!

(Auteur: C'est pas ça non plus.)
(Éditeur: Et Fffffffff!)

Watson: Fffffffff!

(Auteur: Toujours rien.)
(Éditeur: Ça commence à traîner en longueur.)
(Auteur: Oui je sais, alors si j'essayais ça: Fouiiiiiit!)
(Éditeur: Allez-y!)

Watson: Fouiiiiiit!

(Auteur: Merde! Ça ne fonctionne pas.)
(Éditeur: Mais voyons, allons-nous y passer la journée?)
(Auteur: Je commence à douter de mes compétences d'auteur.)
(Éditeur: Moi aussi!)
(Auteur: Bon, j'essaie ça: Pouiiiit!)

Watson: Pouiiiit!

(Auteur: Non! Et ça: Zouiiiiiit!)

Watson: Zouiiiiiit!

(Auteur: Non! Et ça: Rouiiiiit!)

Watson: Rouiiiiit!

(Auteur: Non! Et...)
(Éditeur: Et pourquoi pas TAXI!!!)
(Auteur: TAXI?)
(Éditeur: Sait-on jamais!)

Watson: TAXI!!!

Le docteur sauta dans le taxi et retourna à sa chambre d'hôtel. Pendant ce temps, Sherlock et Indiana terminaient leur thé sur une terrasse non loin de là.

Indiana Jaune: Si nous ne voulons pas faire attendre votre compagnon, nous devrions y aller, il est presque l'heure.

Sherlock: Oui et Dieu sait qu'il est impatient.

Arrivés sur les lieux, ils constatèrent que Watson n'était toujours pas sorti de l'animal. Ils demandèrent à Aninus Chinoulta qui se tenait devant la porte, mais celui-ci ne souffla aucun mot sauf son haleine de chiure de chiotte. Quelques heures passèrent et toujours rien. À la tombée du jour Sherlock commença à s'inquiéter.

Sherlock: Y a quelque chose qui cloche. Watson est quelque peu traînard dans la vie mais pas à ce point.

Indiana Jaune: Croyez-vous qu'il lui soit arrivé un accident?

Sherlock: Je ne sais pas, je crois que le mieux que l'on puisse faire pour l'instant, c'est de retourner à l'hôtel. Demain matin, si nous n'avons toujours pas de nouvelles de lui, nous retournerons au trou et s'il le faut, j'y sauterai moi-même pour aller le chercher.

*

Aussitôt arrivé à l'hôtel Watson sauta dans la douche. Il voulait se débarasser de cette odeur de vieux linges sales que ce plongeon avait laissé sur ses vêtements et sur son corps. Si jamais la belle Elma m'appelait se dit-il. On sait jamais avec les femmes. Sur ces entrefaites, le téléphone se mit à sonner. Le docteur se rua sur l'appareil...

Watson: Éééééllo!

Elma Ouinleglan: Bonjour monsieur Watson! C'est moi, Elma!

Watson: Bonjour vous! Comment vont les glan...euh comment vont les affaires?

Elma Ouinleglan: Elles vont bien merci!

Watson: Vous vous ennuyez déjà de moi?

Elma Ouinleglan: Que diriez-vous d'un bon repas au resto et ensuite nous improviserons?

Watson: Je suis toujours partant pour les bonnes choses de la vie.

Elma Ouinleglan: Alors je vous rejoins à votre hôtel dans un quart d'heure, attendez-moi à l'entrée.

Watson: Soyez assurée que je vous attendrai avec impatience. À tantôt!

Elma Ouinleglan: À plus tard!

Watson: On dirait que la journée va bien se terminer après tout. Je vais tout de même laisser un mot pour Sherlock au cas où.

Le docteur écrivit quelques mots sur un papier et le mit sur la table à l'intention de Sherlock, mais dès qu'il ouvrit la porte pour sortir de la chambre, un courant d'air passa au-dessus de la table et le papier prit le bord de la fenêtre en se séparant en deux au travers du grillage. Une partie tomba dans les mains d'un passant qui passait par là. Il lut le bout de papier qui disait ...Elma Ouinleglan encore une fois. puis le rejeta nonchalamment tout en continuant son chemin.

*

De retour à l'hôtel, Sherlock était démoli à l'idée de perdre son compagnon de toujours. Il sortit sa bouteille de rhum et se fit une injection de coka, un beau mélange rhum and coke. Puis finalement s'étendit sur le lit et partit en voyage, qui durerait probablement toute la nuit.

Pendant ce temps, Watson et Elma avaient fini leur repas et décidèrent de faire une balade sur le boulevard des Scarabées qui est l'avenue principale au Caire, but who really care! Elma invita le docteur à son appartement ce qu'il accepta aussitôt et tranquillement mais sûrement, ils s'y dirigèrent.

Elma Ouinleglan: Nous avons plusieurs choses en commun vous et moi.

Watson: Ah oui? Lesquelles?

Elma Ouinleglan: Nous sommes médecins tous les deux.

Watson: Bien entendu! Et après.

Elma Ouinleglan: Nous aimons la bonne bouffe.

Watson: Et le bon vin aussi mais ensuite?

Elma Ouinleglan: Bien sûr le bon vin et j'essaie d'imaginer le reste mais je me risque, faire l'amour.

Watson: Ah ça! Vous tombez dans mon hobby favori.

Elma Ouinleglan: Voilà, nous sommes arrivés chez moi. Vous montez?

Watson: Oui, c'est inévitable et souhaitable.

Watson suivait la belle tigresse dans l'escalier tout en admirant le paysage et s'imaginant jouer dans ces pâturages. Mon Dieu que la vie est belle pensa-t-il. Je suis sur le point de connaître un bonheur incroyable.

Elma Ouinleglan: Nous y sommes, voici mes appartements! Mettez-vous à l'aise, je reviens dans un instant.

Watson: Prenez votre temps, je ne suis pas pressé.

Quelques instants plus tard, elle sortit de la chambre nue comme un lombric. Watson était bouche bée, il n'en revenait tout simplement pas. Si Sherlock voyait ça se dit-il. Un corps parfait!

Watson: Vous ne perdez pas votre temps vous dites donc.

Elma Ouinleglan: Approchez! Ne restez pas là! Venez vous étendre sur mon lit.

Watson:...

Elma Ouinleglan:...

Watson:...

Elma Ouinleglan:...

Watson: Euh! Qu'est-ce qui se passe?

Sherlock: Notre texte n'apparaît plus.

Watson: Qu'est-ce que vous faites ici vous?

Sherlock: Je ne sais pas, j'étais dans mon lit, cuvant mon rhum and coke et tout à coup, je me retrouve ici avec vous, d'ailleurs où sommes-nous?

Watson: Bonne question, j'étais avec Elma et je m'apprêtais à faire... en tout cas, et tout comme vous, je suis ici.

Sherlock: Bizarre, je regarde autour et je ne vois rien. C'est comme s'il manquait le décor.

Watson: Où est l'auteur?

Sherlock: Sais pas! Il est en pause j'imagine.

Watson: Ouais mais pourquoi les lignes continuent-elles à défiler sans texte?

Sherlock: Peut-être qu'il nous faut les remplir nous-mêmes.

Watson: Comment voulez-vous faire ça? Nous sommes les personnages de ce roman, pas l'auteur.

Sherlock: Je sais docteur mais il manque peut-être d'inspiration.

Watson: Ça pas d'allure cette histoire, je me vois mal continuer ce roman sans support d'un auteur expérimenté.

Sherlock: Et si on demandait à sa muse de nous aider?

Watson: Comment peut-on la contacter?

Muse: Je suis là!

Watson: Bonjour vous! Vous êtes la combientième des muses?

Muse: La huitième! On me nomme Thalie, je représente la comédie et mon instrument est la viole. Je suis l'abondante Thalie.

Sherlock: La viole et l'abondance, belle perspective!

Watson: Pouvez-vous nous donner quelques indices sur lesquels nous baser afin de poursuivre le roman?

Thalie: En fait, je n'insuffle pas l'inspiration, je pousse le sujet à continuer. La muse est comme un coach, elle encourage, elle motive mais si l'auteur n'a plus de conviction profonde sur son art, je ne peux l'obliger à poursuivre son oeuvre. Dans ce cas-ci, une oeuvre est un bien grand mot.

Watson: Donc, pas moyen de savoir ce qui vient ensuite?

Thalie: Je sais qu'il voulait rendre le roman plus corsé.

Sherlock: On pourrait toujours faire la conversation en attendant, non?

Watson: Bien sûr mais nous ne sommes pas payés pour le faire. Alors qui va nous rémunérer pour le travail?

Sherlock: Bah! Est-ce si important puisque nous sommes des personnages et que dans la réalité, nous n'existons pas.

Watson: Vous avez raison, jasons un peu. Alors vous, comment vont les affaires?

Sherlock: Pas si mal! Je fais pas des tonnes de cash mais ça tient la route.

Watson: Mon Dieu, je sens que ce bout du roman va être d'une nullité, enfin bon, continuons!

Pendant ce temps, derrière son écran cathodique, l'éditeur s'apprête à faire la correction du dernier chapitre de Vil...

Éditeur: Qu'est-ce que cela veut dire? Comment les personnages peuvent-ils intervenir dans le roman. Émérencienne? Appelez-moi Vil Brequain maintenant!

Quelques minutes plus tard...

Émérencienne: Il n'y a pas de réponse.

Éditeur: Alors donc, je n'ai pas le choix, je dois m'infiltrer dans le roman pour jaser avec les deux personnages principaux, peut-être sauront-ils éclairer ma lanterne.

Watson: Comme je disais, les...

Éditeur: Qu'est-ce que vous fichez là tous les deux?

Sherlock: On meuble le roman. Pourquoi? Y a rien de mal à ça.

Watson: Nous jasons!

Éditeur: Je vois bien que vous jasez, mais comment est-il possible que vous puissiez bavarder sans la plume de l'auteur?

Sherlock: Thalie nous donne un coup de main. Vous connaissez Thalie? C'est la muse de Vil Brequain!

Éditeur: Enchanté Thalie!

Thalie: Bonjour vous!

Éditeur: Je comprends que vous ayez l'aide de la muse mais c'est humainement impossible d'écrire un roman sans auteur.

Sherlock: Justement, nous ne sommes pas humain alors...

Watson: Exactement! Nous pensons qu'il nous serait possible de terminer ce roman sans l'aide de cet auteur qui, en passant, vaut pas grand chose.

Thalie: Je suis d'accord!

Éditeur: Comment une muse peut-elle être d'accord quand on sait très bien que c'est elle qui inspire l'auteur.

Thalie: Un instant monsieur l'éditeur. J'inspire certes mais je ne veux surtout pas être associée à ce roman de merde.

Watson: Vous vous contredisez là ma chère. Vous dites plus haut que votre travail est de motiver, pas d'inspirer.

Thalie: Bof! C'est la même chose.

Watson: Ah bon! Pas étonnant que cet oeuvre soit merdique, avec une muse comme vous, on ne sait plus trop sur quel pied danser. Y a t'il moyen de faire une plainte dans votre muselière?

Éditeur: Bon, cessons ces gaspillages de mots et de pages et allons voir ce que fait l'auteur.

Watson: On peut faire ça?

Éditeur: Bien sûr, on peut tout faire dans un roman. Ah! Je crois qu'il est au salon avec un ami. Écoutons leur conversation...

Vil Brequain: J'en ai assez de tripoter ce roman avec ces deux imbéciles.

Le copain: Mais pourquoi l'as-tu commencé? Tu peux très bien le finir dès aujourd'hui.

Vil Brequain: Je sais mais j'ai signé un contrat avec un éditeur aussi imbécile que les deux autres alors...

Éditeur: Ah c'est charmant! Une chance que je lui ai fait signer un contrat de minable avant.

Watson: Il a du culot tout le tour de la tête lui, nous traiter d'imbéciles.

Le copain: Rends-les plus sympathiques, de sorte qu'ils seront moins idiots et plus intéressants.

Vil Brequain: Je sais pas, je crois que le mieux serait de repartir du début et tout effacer. Parce que si ça continu, je vais me taper une dépression.

( Éditeur: Je m'excuse mes amis, il semble que l'auteur ne soit pas là alors je dois parler en son nom. Il n'a encore rien écrit sur le crâne de cristal, ni sur les révélations que vous attendiez tous avec anxiété. Je vais faire tout en mon pouvoir afin de le ramener et de le faire travailler sur le roman, promis. Merci de patienter encore un peu et retrouvez-nous dans le prochain chapitre.)

NOUVEAU! Version pour Mobile de notre roman...

 

 

 

 

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