Chapitre 9
L'énigme du tyranosaure

 

La séance se poursuivit une bonne partie de la soirée. Les questions fusaient de toutes parts, chacun étant avide d'avoir des réponses. Watson, visiblement insatisfait, aurait aimé récolter plus d'indices sur le tombeau. Il en était de même pour Sherlock. C'est alors que Sir Arthur, à l'étonnement général, se leva pour annoncer la pause-café.

Sir Arthur: Mes chers amis, des beignes et du café vous attendent au fond de la salle. Nous reprendrons la séance dans une demi-heure.

Watson se tourna vers Anouar El Sadate pour lui demander...

Watson: Est-ce normal que nous fassions une pause en plein milieu d'une séance?

Anouar El Sadate: Habituel ce n'est pas mais dans la possibilité des choses cela demeure.

Watson: ?!?

Sherlock: Mais les canaux Sir Arthur? Que faire des canaux pendant ce temps? Vont-ils demeurer ouverts?

Sir Arthur: Ne vous en faites pas, nous allons jeter l'ancre. De toute façon il y a assez de médium ici pour rétablir la communication si besoin est.

Sherlock se leva rassuré et se dirigea aussitôt vers Watson qui lui, de son côté, se frotta la rotule avec vigueur. Ma vieille blessure de guerre songea-t-il, moi qui croyais reprendre contact avec mon papa et ma maman, il n'en était rien, ah la vie nous réserve bien des surprises!

Sherlock: Alors Watson, comment trouvez-vous la soirée? Pas trop mal aux genoux?

Watson: J'ai le ménisque qui me siphonne l'énergie alors une petite pause de l'assemblée nationale ne sera pas de trop. Mais vous avez vu ce qu'il nous a répondu pour le tombeau?

Sherlock: Ouais c'est pas trop précis comme indices pour trouver un tombeau. Ça ne vaut pas mieux que des conseils de jardinage si vous voulez mon avis. Bof! Cassez-vous pas l'cigare avec ça Watson. Ce n'était pas le but de notre présence ici. Amusons-nous plutôt.

Watson: Vous avez raison, alors allons-nous manger ce beigne cher ami?

De ce pas, ils se dirigèrent vers le fond de la salle, suivant le groupe, pendant que Rabot, Rampa et Grigorelle restaient plantés comme des piquets d'église toujours connectés avec l'au-delà.

Après avoir dégusté un bon beigne accompagné d'un excellent café, ayant discuté avec les beignes de la place, nos invités reprirent leurs places respectives. Ce ne fût pas long pour reprendre la connection avec l'au-delà puisque nos canaux étaient restés ouverts tout ce temps.

Sir Arthur: Êtes-vous toujours avec nous Nostra?

Rabot Pacane (Nostradamus): Avant de vous quitter...

Sir Arthur: Déjà ?!? Mais vous venez à peine d'arriver.

Rabot Pacane (Nostradamus): Vous saurez mon cher, qu'ici dans l'au-delà, le temps n'est pas le même que chez-vous. Nous fonctionnons à l'envers car plus le temps est lent chez-vous, plus il est rapide ici et vice et versa. De plus, votre non respect pour les esprits en allant faire une pause et nous laissant poireauter sur le seuil de la porte de l'astral, me fait prendre conscience que vous ne vous intéressez pas réellement aux revenants. Alors, avant de vous quitter...

Watson: Encore cette notion d'à l'envers, c'est une manie ou quoi! Et si j'ai bien saisi votre théorie, alors que vous trouviez le temps long chez-vous, nous ici, le temps était plus rapide, c'est ça ?

Rabot Pacane (Nostradamus): Laquais, fermez-vous et laissez-moi parler... Avant de vous quitter...

Watson: Non mais je veux savoir moi! Avez-vous trouvé la pause-café plus rapide Sir Arthur?

Sir Arthur: Euh...pas particulièrement, j'ai trouvé le temps exactement comme il est, à la minute près!

Watson: Voilà, alors votre notion d'à l'envers, d'à l'endroit ne tient pas la route très cher Damus. J'ai plutôt l'impression que c'est d'à l'envie de partir que vous avez.

Rabot Pacane (Nostradamus): Encore une fois laquais, fermez-vous et laissez-moi parler... Avant de vous quitter...

Sir Arthur: Mais non Nostra, ne nous quittez pas, nous voulons savoir.

Sherlock: Laissez-le partir...

Rabot Pacane (Nostradamus): Est-ce que je peux placer un mot?

Rampa Lobcène (Germaine Dugas): Moi je peux rester.

Grigorelle ( Possédé d'on n'sait qui ): Moi itou !

Watson: Me faire traîter de laquais par un revenant ne m'enchante guère. Quittez ce corps immédiatement! Ça c'est du non respect pour le corps que vous habitez.

Sherlock: Calmez-vous Watson!

Rabot Pacane (Nostradamus): LAISSEZ-MOI PARLER BON DIEU!!!

Sir Arthur: Taisez-vous tout le monde, allez-y Nostra.

Rabot Pacane (Nostradamus): Enfin, avant de vous quitter, je voudrais vous retransmettre ces quelques quatrains de mise en garde concernant un prophète de votre époque, très médiatisé, il se paie carrément votre poire si douce soit-elle.

Le grand gniochon barbu au chignon touffu
Plume blanches, roses ou bleues
Pervertira et mettra pucelles à nues
Heureux qui loin sera passer aveux

La verge en mains mise au milieu de blanches
De l'onde il mouille entre les reins entre les pieds
De blanc vêtu, nu corps quand sa démange
Prendre son pied pis prend la porte acquitté...Click!

Watson: Click ?!?

Sherlock: End of transmission!

Claune Voryon: Mais de qui parle-t-il au juste ?

Rabot Pacane: Pffffffffffffffffff! Fiou!.............Euh...bonsoir mes amis! Alors, on la commence cette séance?

Sir Arthur: Bon, il est parti définitivement et tout ce qu'il nous a laissé c'est deux quatrains concernant un grand gniochon barbu au chignon touffu.

Claune Voryon: En tout cas c'est pas moi parce que je ne suis pas grand.

Puisqu'ils avaient perdu leur contact extra-tridimentionnel principal, l'ardeur n'y était plus au sein du groupe. Il leur restait bien Rampa qui était possédé de Germaine Dugas et Grigorelle qui elle, était possédée d'on ne sait qui! Mais pour eux, ce n'était d'aucun intérêt. Cependant, Sir Arthur essaya de remettre les roues sur le rail en interrogeant Germaine pour sauver la soirée étant donné que la séance n'avait débutée que quelques heures plus tôt.

Mais Germaine n'avait pas grand-chose à dire sauf qu'elle insistait beaucoup sur le fait qu'elle ne revenait de nul part et ne s'en allait nul part. « Pas grand chose à en tirer » avait lancé Sherlock. C'est alors que Sir Arthur se tourna du côté de Grigorelle, mais elle était redevenu muette, c'est donc dire qu'elle avait perdu son contact. Alors Sir Arthur se leva...

Sir Arthur: Mes amis, je crois que s'en est fini pour cette année. Dommage, car il y a dix ans, cela avait été plus fructueux avec à notre bord des personnes de prestige comme, Edgar Lacaisse, Antoinne de Saint-Exespérant, le philosophe Sacrote et sa douce compagne.

Watson: J'ai toujours cru les séances de spititisme plus captivantes, enfin! Nous avons vécu quelque chose d'extraordinaire.

Sir Arthur: Je tiens à remercier notre hôte, le très séduisant et charitable comte Dagobert pour son hospitalité.

Watson: C'est un trebogad, hihi!

Sir Arthur: Un très beau gars?!?

Watson: Oui, puisque c'est à la mode d'être à l'envers, alors trebogad, dagobert, trebogad, vous voyez la nuance?

Sir Arthur: Oui, bon, alors on se donne rendez-vous pour dans dix ans? Enfin, ceux qui seront encore de ce monde, les autres, venez nous payer une petite visite en revenant, question de rendre les séances plus intéressantes.

Sur cette invitation, après les salutations d'usage, le groupe commença à se disperser. En quittant la salle, Watson fit un détour du côté d'une médium qui était à une table tout près de la sortie. Il se tourna vers Sherlock qui le suivait et lui fit signe de le suivre.

Sherlock: Mais que faite-vous Watson?

Watson: Venez Sherlock, je veux connaitre mon avenir.

La Médium: Bonjour messieurs, mon nom est Derma Glou et je peux vous dire tout ce que vous ne savez pas sur vous-mêmes.

Watson: C'est moi qui désire en connaître un peu plus sur ma personne. Je suis le Docteur Watson et voici mon ami, Sherlock Holmes.

Derma Glou: Enchantée messieurs! Je vois que votre aura est de couleur tangerine et je devine que vous avez un trou dans votre chaussette droite et que vous aimez bien y passer les orteils de temps en temps.

Watson: Euh...pourriez-vous parler de choses moins personnelles s'il vous plaît!

Derma Glou: D'accord! Alors, vous avez tendance à prendre les choses trop au sérieux mais d'un autre côté, vous avez un sens de l'humour incroyable. Vous êtes très extraverti tout en étant très réservé. Je dénote chez-vous, une faiblesse pour les femmes, mais tout ceci est fait dans le respect le plus total. Sensible et dur à la fois, vous êtes un homme honnête et vous vous investissez dans vos relations amoureuses mais avez l'impression d'être emprisonné par cet amour. Vous êtes fonceur dans la vie mais parfois craintif devant celle-ci. Lorsqu'une tuile vous tombe dessus, vous êtes démoli mais retombez rapidement sur vos pieds.

Watson: Ah bon, c'est tout à fait moi ça, hein Sherlock? Félicitation miss Glou, vous avez réussi à m'analyser comme je suis. Merci beaucoup!

Derma Glou: De rien et vous monsieur Holmes, désirez-vous une analyse de votre spectre?

Sherlock: Non, sans façon! Allons-y Watson, retournons à l'hôtel! Car j'en ai assez de toute cette fantaisie. Bonjour madame!

Watson: D'accord!

Tout en se dirigeant vers la sortie du château, Watson avait l'impression de flotter sur un nuage, perdu dans ses pensées.

Watson: Elle m'a bien analysé hein ?

Sherlock: Cela ressemble à l'effet Barnum ou effet Forer.

Watson: L'effet Barnum?

Sherlock: Elle vous dicte exactement ce que vous voulez entendre. Elle vous dit une chose et aussi son contraire alors impossible de se tromper. C'est un peu comme si un météorologue nous annonçait de la pluie, de la neige, du soleil et des nuages pour le lendemain. C'est l'effet Barnum utilisé par les diseuses de bonne aventure, et c'est comme ça depuis des lunes.

Watson: Ah bon! Donc, j'me suis fait duper?

Sherlock: Disons que la seule qualité qu'elle a su détecter en vous, c'est votre grande naïveté héhé ! Pour ça, chapeau, c'est vraiment une pro!

Watson: Merci beaucoup! C'est très gentil venant de vous.

Sherlock: Bah! Ne vous en faites pas cher ami, je vous taquine là ! Allez, rentrons à l'hôtel, il se fait tard.

Il pleuvait à boire debout lorsqu'ils sortirent du château. Un taxi les attendait et c'est ainsi qu'ils se rendirent au bar de l'hôtel pour un dernier cognac, du moins pour Watson, puisque Sherlock, mort de fatigue, se fit monter un lait chaud à sa chambre et se glissa dans un lit douillet, tandis que Watson, toujours accroché au bar, écoutait Herbête Léonard qui se lamentait sur des musiques érotiques.

Watson: Et vous barman, que faites-vous dans la vie?

Le Barman: Tout d'abord monsieur, je ne suis pas Batman mais barman. Mais avant, j'étais capitaine d'un navire japonais pendant la guerre 39-45. Le capitaine Ychi Duoduma!

Watson: Vous avez dû en voir des atrocités du haut de votre mât.

Ychi Duoduma: J'ai vu ce que la guerre a fait de pire cher monsieur.

Watson: Et comment êtes-vous atterri ici, dans ce bar New-Yorkais?

Ychi Duoduma: Un concours de circonstances inhabituel m'a fait traverser le pacifique et les trois-quart des Etâts-Unis à la recherche d'un sabre japonais enfermé dans un mystérieux tombeau, de Jolybodygorgeous, il me semble.

Watson: Le tombeau d'Azeybodygorgeous?

Ychi Duoduma: Oui! C'est ça!

Watson: Et ben ça alors! Quelle coïncidence! Mon collègue et moi cherchons le tombeau. Auriez-vous des indices?

Ychi Duoduma: J'ai su que le sabre du grand shogun Oraduku était dans ce tombeau, mais le plus étonnant c'est qu'une voyante du marché aux puces de Madagascar m'a donné comme indices les mots suivants: poire, banane, ananas, orange et carambole pour localiser le sâbre.

Watson: Ah non! Pas encore cette salade!

Ychi Duoduma: Pourquoi, vous avez eu la même information?

Watson: C'est que ce soir, lors d'une séance de spiritisme, un revenant nous a énoncé à peu près la même chose, sauf qu'au lieu de fruits, il s'agissait de légumes.

Ychi Duoduma: Et ces légumes, c'était quoi?

Watson: Chou, laitue, carotte, tomate et champignon.

Ychi Duoduma: Ah!

Watson: Voilà, c'était pas grand chose, mon collègue et moi n'y avons compris que dale, m'enfin, on cherche toujours. Bon, je crois que je vais aller faire un roupillon, je suis exténué.

Ychi Duoduma: Bonne nuit monsieur!

Watson: Bonne nuit!

*

Au petit matin, nos gais lurons dormaient toujours à poings fermés. La grasse matinée faisait bien l'affaire de Watson, lui qui dans la vie, se levait toujours très tôt. Mais ce matin là, il avait envie de dormir, paresser comme dans son jeune temps où il courait la galipotte jusqu'aux petites heures du matin. Éveillé mais toujours étendu sur son lit, il se mit à songer à ses conquêtes de jeunesse, son premier baiser, sa première fréquentation, ses premiers ébats sexuels, sa première peine d'amour.

Sherlock: Watson?

Watson: Oui collègue!

Sherlock: J'ai décidé qu'aujourd'hui avant de partir pour Montréal, nous irons faire un tour du côté du musée.

Watson: Ah oui, et pour quelle raison précise devons-nous faire un saut à cet endroit ?

Sherlock: Tout simplement parce que selon les archéologues, il y a une énigme concernant le tyranosaure. Et d'après mon expertise, j'ai trouvé la solution à cette énigme.

Watson: Vous m'intéressez de plus en plus vous là. Continuez !

Sherlock: Mais avant, je dois donner un coup de fil à la réception. Car hier soir pendant que vous étiez au bar de l'hôtel, j'me suis permis de demander à l'hôtelier de nous réserver des billets d'autobus pour Montréal.

Sherlock prit le combiné et signala le zéro pour entrer en contact avec la réception.

Sherlock: La réception s'il-vous-plait!

Après quelques instants d'attente

Sherlock: Oui bonjour! Nous sommes dans la chambre 812 et hier soir, j'ai réservé des billets d'autobus pour Montréal!...........Ah, c'est déjà fait........bon...........oui.........hein ?......à quelle heure?................dans deux heures...........parfait! Nous y serons!

Watson: Nous partons dans deux heures?

Sherlock: Exact, alors oublions l'énigme du tyranosaure. Nous y reviendrons dans un prochain bouquin. Nous avons très peu de temps Watson, préparons-nous en vitesse.

Watson: Ah! En passant, j'ai discuté avec le barman de l'hôtel hier soir et vous ne devinerez jamais de quoi nous avons parlé.

Sherlock: Nous n'avons pas le temps pour les devinettes Watson.

Watson: Attendez, attendez, c'est un japonais qui cherche un sabre caché dans un tombeau, et c'est le même que le nôtre cher ami.

Comme un félin qui ne voulait rien rater, d'un seul coup Sherlock se dressa sur ces pattes d'avant, l'oreille tendue et la bouche entre-ouverte.

Sherlock: Avez-vous amassé des indices supplémentaires? Que vous a-t-il dit?

Watson: Poire, banane, ananas, orange et carambole.

Sherlock: Donc, si nous trouvons un pays ou poussent ces fruits et légumes, nous approcherons de notre but. Nous devrions aller le voir ce barman pour le questionner davantage.

Sans plus tarder, nos deux héros se dirigèrent dès lors vers le bar de l'hôtel mais il était vide. Personna non gratta! ( Y avait personne qui se grattait ) Alors, il décidèrent d'aller vers la réception.

Sherlock: Bonjour monsieur!

Commis: Bonjour! Puis-je vous aider?

Sherlock: Oui! Nous cherchons le barman.

Watson: Son nom est Ychi Duoduma!

Commis: Il est parti très tôt ce matin et je crois que la dernière personne à l'avoir vu, est le concièrge.

Sherlock: Et où peut-on le trouver ?

Commis: Un instant, je vais le rejoindre sur l'intercom! " ADÉPHONSE LAPORTE, VOUS ÊTES DEMANDÉ À LA RÉCEPTION "

Quelques instants plus tard, balai et chaudière en main le concierge entra dans la réception avec fracas.

( Note de l'éditeur: Ça dû faire mal? )
( Note de l'auteur: Quoi! )
( Note de l'éditeur: D'entrer dans la réception avec fracas. )
( Note de l'auteur: Hum... )

Adéphonse Laporte: Vous m'avez appelé?

Commis: Oui, ces messieurs voudraient vous poser quelques questions.

Adéphonse Laporte: Bonjour messieurs, que puis-je faire pour vous rendre service?

Sherlock: Nous aimerions entrer en contact avec le barman Ychi Duoduma.

Adéphonse Laporte: Ah! Il est parti très tôt ce matin, il avait une urgence de dernière minute.

Sherlock: Et savez-vous où il devait aller?

Adéphonse Laporte: Je crois qu'il a dit qu'il s'en allait en Amazonie pour une affaire d'une importance capitale.

Sherlock: C'est tout ce qu'il a dit? Il n'a pas parlé d'un tombeau ou d'un sabre?

Adéphonse Laporte: Non, c'est tout ce que j'ai comme information.

Sherlock: Bien! Merci beaucoup et nous nous excusons de vous avoir dérangé dans votre travail.

Adéphonse Laporte: De rien!

Les deux compères tournèrent les talons et se dirigèrent aussitôt vers la sortie.

Watson: Qu'allons-nous faire? Devons-nous changer nos plans? Aller en Amazonie au lieu du Québec?

Sherlock: Non, nous devons absolument retrouver Hervé Cassoulet avant toute chose et ensuite, nous verrons pour l'Amazonie. Le problème est que nous enquêtons sur deux dossiers en même temps. Retrouver Hervé et le tombeau.

*

Le Montréal Express ne lésinait pas, il partit à l'heure prévue et notre célèbre détective britannique et son fidèle assistant avaient choisi l'arrière de l'autocar. Bien installés dans des sièges capitonnés, ils avaient une vue d'ensemble sur les passagers. Sherlock sortit son tabac pour se tirer une bonne pipe tandis que Watson feuilletait le guide touristique de Montréal. Dans combien de temps allons-nous arriver à destination avait demandé Watson, et Sherlock de répondre, selon les prévisions, nous serons à Montréal vers sept heures trente ce soir. Donc, nous avons tout le temps de faire une bonne sieste rajouta le docteur. Bien entendu, rajouta Sherlock. Et qui devons-nous contacter à notre arrivée rajouta le docteur. Lessard et Jetté rajouta Sherlock. Avez-vous leurs coordonnées rajouta le docteur. Bien sûr rajouta Sherlock. Et qui vous dit qu'ils seront disponibles rajouta le docteur. Ce sont des gens fiables rajouta Sherlock. Mais encore, serons-nous bien accueillis rajouta le docteur. Les canadiens sont très accueillants rajouta Sherlock. Mais...

( Note de l'éditeur: C'est fini oui? )
( Note de l'auteur: Ben quoi! )
( Note de l'éditeur: Ces " rajouta " au trois mots ! Vous n'allez pas me foutre le roman au complet sur une seule ligne j'espère?)
( Note de l'auteur: Euh...Vous m'avez dit de couper dans le budget, alors je coupe les retours à la ligne.)
( Note de l'éditeur: Je vous ai dit de couper les dépenses inutiles, pas les espaces du roman, et qu'est-ce que c'est que ces massages au deux jours? Si vous voulez vous faire frotter l'échine, faites-le sur votre compte personnel, point!)
( Note de l'auteur: J'ai besoin de ces massages pour relaxer mon corps physique, je suis trop tendu.)
( Note de l'éditeur: Je me fiche de votre condition physique, tout ce qui m'intéresse c'est le roman, alors au boulot! )
( Note de l'auteur: D'accord! )

Quelques heures plus tard et avec le roulement de tambour que les pneus faisaient au contact de l'asphalte bleue noircie par l'âge et ses lignes transversales qui s'éloignaient de plus en plus les unes des autres avec le temps ( mon Dieu que c'est bien dit! ), la plupart des passagers s'étaient endormis sauf deux mystérieux personnages, visiblement, des hommes de théâtre qui discutaient de façon prenante sur la vie.

Hamlet Ozeu: ...un nectar onctueux qui venait semble-t-il d'un mélange douteux.

Othello Dutoit: Est-ce pour cela mon vieux que vous avez l'air, si on peut dire,...pompeux?

Hamlet Ozeu: Aucunement cher monsieur je parlais du cidre de corneille, ne vous en déplaise.

Othello Dutoit: Certes, cela ne m'en déplait pas aucunement et j'en suis bien aise.

Hamlet Ozeu: Alors avouez votre ignorance et vous n'en serez que plus digne.

Othello Dutoit: J'ignore et je poursuis. Finalement qu'en est-il advenu de cette Aveline, cette nymphe timide et réservée que vous poursuiviez de vos ardeurs ou devrais-je plutôt dire de vos raideurs?

Hamlet Ozeu: Je jouais au théâtre et dès qu'elle vit Macbeth elle fut séduite et tomba dans mon bastingage.

Othello Dutoit: Je ne veux pas vous amoindrir mais si elle avait vu ma bette elle l'aurait été davantage.

Hamlet Ozeu: Qu'à cela ne tienne, dès qu'elle me verra à sa percienne, la jeune pucelle sera mienne.

Othello Dutoit: Certes, votre assurance nous démontre que vous n'avez pas l'apparence de la moyenne.

Hamlet Ozeu: Jouez avec les mots tant que vous voudrez, cela ne fait pas de vous un maître de la courtise. Tandis que moi, le mot m'appuie quoi qu'on en dise. Qu'en est-il de vous? Je me tu vous le demande :-)

Othello Dutoit: Vous saurez que moi monsieur, j'ai interprété les plus grands classiques de ce monde avec les plus grands de ce monde, et pour y arriver, je fût tout disposé à ce qu'on me défrise.

Hamlet Ozeu: Des mots! Des mots! Des mots! Qui passent et qui s'envolent mais qui ne laissent de traces que dans votre imaginaire.

Othello Dutoit: Aucunement monsieur, aucunement. Certes, je suis le meilleur de nous deux, cela est clair.

Hamlet Ozeu: Votre ambition démesurée outrepasse votre infime intelligence et la bassesse de vos insultes n'atteint pas la hauteur de mon indifférence. Sur ce je vous tire ma révérence car je dois me rendre au cabinet d'aisance, ce que vous devriez vous-même faire afin d'évacuer votre arrogance.

Othello Dutoit: C'est ça, allez donc chier!

Sur cette conversation des plus édifiantes et après avoir suivi Hamlet Ozeu, Othello Dutoit se rendit lui aussi oter l'eau de sa vessie et oter l'autre chose aussi.

Pendant ce temps, Watson et Sherlock roupillaient comme des poupons. Quelques instants plus tard, le bruit de la chasse derrière eux éveilla Sherlock qui secoua Watson pour le sortir de son sommeil. Il était comme à son habitude, perdu dans ses rêves. L'autocar s'engagea sur le quai du terminus, ils étaient enfin arrivés à destination

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