Chapitre 5
Le coeur de l'océan

 

L'officier se calma, rassuré d'avoir trouvé enfin les deux célèbres détectives qui, songea-t-il, réussiraient sans aucun doute à dénouer cette sale affaire. Confiant, il les conduisit à l'autre extrémité du navire, vers les appartements somptueux de l'empereur de la Dzoungarie. Discrètement, il frappa à la porte et attendit en silence tout en observant Watson qui remettait un peu d'ordre dans sa chevelure abondante.

Une aguicheuse geïsha vint ouvrir sur un décor inusité. Le parquet du salon était jonché de papier de riz, la femme de l'empereur Pïe Nipel Tchekinbal avait les baguettes en l'air et semblait jurer en chinois tandis que l'empereur Moogoo Guy Tchekinpen était immobile comme une statue, en méditation, totalement zen il contemplait un boudha de bronze posé sur un petit autel entouré de fleurs d'eucalyptus au milieu de la pièce.

L'officier: Bonjour mademoiselle! Voici les deux détectives qui vont enquêter sur la disparition des filles de l'empereur et du talisman. Sir Sherlock Holmes et Dr John Watson.

La geïsha: Bonjoul messieuls, je me plésente Gleyss Debeling je selai votle tlaductlice pendant votle enquête, alols, laissez-moi vous intlodhuile à l'empeleul.

Elle referma la porte derrière eux et les conduisit auprès de l'empereur qui les scruta longuement du regard.

Gleyss Debeling: Votle suplême glandeul voici les enquêteuls qui vont découvlil les lavisseuls lesponsables de la lapine.

Watson: Hein? La lapine? Qu'est-ce qu'une lapine vient faire là-dedans?

(Note de l'éditeur: Est-ce que ça va durer longtemps?)
(Note de l'auteur: Quoi donc?)
(Note de l'éditeur: Cet accent ridicule que vous donnez à la geïsha!)
(Note de l'auteur: Ben quoi? Ca fait plus réaliste! Vous n'aimez pas?)
(Note de l'éditeur: Pas du tout, ça fait trop Bill Wong sur les bords. Afin qu'on se comprenne, il serait préférable que vous la fassiez parler normalement, alors remplacez les "L" par des "R" je vous prie, ainsi lapine deviendra rapine, ce qui signifie larcin, fraude ou vol.)

Sherlock: J'avais très bien saisi qu'il s'agissait d'une rapine moi, dit-il prétentieusement.

Watson: Mais vous, Graisse De Bearing, avez-vous quelques indices qui pourraient nous aider dans notre enquête?

Gleyss Debeling: Vous avez mal prononçé mon nom cher monsieur.

Sherlock: Voyons Watson! Vous voyez bien que l'auteur a changé sa méthode d'écriture.

Watson: Mais je croyais qu'il fallait remplacer les "L" par des "R"!

Sherlock: Pas vous Watson, mais l'auteur. Trève de bavardage et venons-en aux faits.

Circonspect, il s'avança vers l'empereur décidé à ne laisser aucun indice lui échapper. Il remarqua que l'empereur portait une toque du genre Raëlien et trouva ce fait inusité mais ne se laissa pas déconcentrer par ce détail insignifiant.

Sherlock: Enchanté d'être à votre service. Tout d'abord, veuillez me décrire un peu comment les évènements se sont déroulés.

La geïsha traduisait au fur et à mesure le récit de l'empereur sur les évènements des dernières heures.

Gleyss Debeling: A son lever ce matin, la première chose qu'il a observée avant de faire sa méditation c'est qu'on avait déplaçé la statuette du boudha de sa base.

Sherlock: Probablement qu'ils croyaient trouver le talisman dans une cachette secrète sous la base. Est-ce le cas?

Gleyss Debeling: Oui, le précieux talisman était rangé dans un petit coffre, juste en dessous du boudha.

Sherlock: Laissez-moi y jeter un coup d'oeil.

Il souleva délicatement la statuette et curieusement, il remarqua une inscription gravée dans la base. Intéressé au plus haut point, il sortit sa loupe et parvint à déchiffrer trois mots; "made in Boudhapest". Déçu, il se dit que cette information n'était pas pertinente et poursuivit son expertise tout en écoutant la suite du récit.

Gleyss Debeling: Croyant que c'était Soyasosse ou Sooguysosse qui l'avait emprunté pour aller au bal, il décida d'aller dans la chambre de ses filles pour les gronder, et c'est alors qu'il constatat qu'elles avaient disparues toutes les deux.

Watson: Elles ont prit le large avec le talisman?

Sherlock: Mais non Watson! Vous comprenez tout de travers encore une fois, elles ont été enlevées elles aussi.

Watson: Et si c'était les Ninjas qui les avaient enlevées.

Sherlock: Les Ninjas !

Watson: Ouiiii! J'ai vu dans le film des célèbres réalisateurs Pattenlair et Toupetauvent que les Ninjas étaient comme des surhommes qui exécutaient des tâches pour leurs maîtres. Ce sont des experts en arts martiaux et ils peuvent vous décapiter un homme dans le temps de le dire, ils versent aussi dans l'art culinaire puisqu'ils peuvent vous faire le riz Haraki d'un tour de main et qui, selon les gastro-entérologues, est un délice et tout un spectacle à voir lors de la préparation.

Sherlock: Les gastro-entérologues hein ?

Watson: Oui!

Sherlock: Laissez-moi poursuivre mon enquête s'il vous plait! Et allez voir ce que nous veut l'officier qui n'arrête pas de se dandiner devant la porte.

Watson: Mais comment pouvez-vous savoir qu'il y a quelqu'un derrière la porte Sherlock?

Sherlock: Elementaire mon cher Watson! Regardez en direction de la porte. On voit à travers l'oeil magique, un officier nous faire des signes.

Watson: My God! Sherlock! Vous me surprendrez toujours avec votre oeil de lynx. Surtout à travers un oeil magique, chapeau!

Sherlock: Bah! Si vous regardez comme il faut, ce n'est pas un oeil magique, c'est un hublot. Je me suis trompé de mot. Poursuivons.

Watson: Mon Dieu que j'ai de la misère à m'adapter avec l'auteur de ce roman.

Pendant que Sherlock poursuivait son examen minutieux de la scène du crime avec l'empereur et la geïsha, Watson se dirigea vers l'officier.

Officier: Monsieur Watson!

Watson: Oui mon ami!

Officier: J'ai avec moi un inspecteur de la communauté urbaine de Montréal qui désire vous parler.

Watson: Faites-le entrer je vous prie!

Officier: Voici l'inspecteur Leonardo Dicapricio!

Watson: Enchanté de faire votre connaissance inspecteur Décapouccino.

Leonardo: Mon nom est Dicapricio, tout de même, monsieur Watson je suis enchanté aussi.

Watson: Que puis-je faire pour vous?

Leonardo: Disons qu'au niveau de l'entraide, c'est moi qui pourrais vous aider au niveau de votre enquête.

Watson: Ah! J'imagine que vous avez l'expérience nécéssaire pour nous donner un bon coup de main?

Leonardo: J'ai oeuvré en tant qu'enquêteur au niveau des homicides pendant dix ans, ensuite je suis passé au niveau des stups pendant quinze ans et maintenant je suis au niveau des affaires internationales. Alors j'ai un niveau d'expérience assez élevé.

Watson: Bravo! Croyez-vous que vous pourriez passer au niveau inférieur pour débuter les recherches?

Leonardo: Bien sûr! Donnez-moi ce que vous avez au niveau des indices et je passe au niveau inférieur pour commencer le travail au niveau des recherches.

Après lui avoir fait un bref résumé du larcin, Watson lui donna les dernières directives.

Watson: Voilà! Maintenant vous avez tout ce qu'il faut pour commencer votre enquête.

Leonardo: À quel niveau devrais-je débuter?

Watson: Inférieur! Et nous, nous enquêterons sur cet étage, car nous devons scruter à la loupe le bateau et ce, de bord à bord.

Leonardo: Niveau inférieur, parfait!

Watson: Dites donc vous! Seriez pas charpentier dans vos temps libre?

Leonardo: Non! je n'ai aucune connaissance à ce niveau.

Watson: Ah bon ! Assez étonnant je dois dire.

***

Pendant ce temps, sur le pont inondé de soleil, le cardinal DaBella Villadimarina suivi de son Prélât et de la comtesse Urina Bidet, se promenaient paisiblement tout en bavardant de lingerie fine et de décoration intérieure. La comtesse aimait bien discuter avec le cardinal car il était très ouvert aux nouvelles tendances féminines. La température était idéale et c'était réjouissant de les voir déambuler sur la promenade du bateau. L'image était digne d'un Toulouse-Lautrec, la comtesse ornée de son ombrelle et lui de son nombril faisaient bonne figure devant les plaisanciers.

La comtesse: Pour ma part, je n'aime pas le jacquard, qui est trop lourd, je préfère la soie pour sa légèreté.

Le cardinal: Comme je vous comprends très chère. Ce qui ne veut pas dire que vous soyez une femme légère, loin de là. Le comte Vaso Bidet, monsieur votre mari ne le permettrait pas.

La comtesse: En effet, Vaso est très strict sur ce point et je ne le décevrai jamais, Dieu m'en garde.

Soudainement, un nuage assombrit le ciel et une bruine inattendue aspergea le pont de fines gouttelettes. Pendant que le cardinal décrivait le motif de l'étoffe qu'il avait commandée d'un marchand italien pour la confection des draperies de la suite pontificale, la comtesse n'était plus préoccupée que par une chose; la réaction chimique de sa robe en crèpe de chine au contact des pluies acides et ne voulant pas se retrouver avec un torchon en guise de robe à la fin du voyage, elle se mit à courir comme une hystérique en direction de la salle à manger. Précipitamment, jacquette en l'air, le cardinal interrompit son babillage et la suivit au pas de course. Comme le pont était trempé et glissant le Cardinal culbuta sur le Prélât.

Se relevant péniblement, il se remit sur pieds et poursuivi sa course vers la comtesse mais non sans effort.

La comtesse: Êtes-vous blessé votre Eminence?

Le cardinal: Non, ça va! J'ai cependant laissé le prélât au tapis.

C'est à ce moment qu'on entendit un grondement titanesque venant des profondeurs du paquebot.

La comtesse: Mon Dieu ! Qu'est-ce donc ce bruit infernal?

Le cardinal: On aurait dit une explosion dans la salle des machines.

La comtesse: Allons voir l'officier pour savoir ce qui arrive.

Au même moment, l'inspecteur Leonardo Dicapricio remontait sur le pont complètement affolé et se dirigeait vers l'officier Pierre Atmabul.

La comtesse: Messieurs, j'aimerais savoir l'origine de ce bruit épouvantable.

Leonardo Dicapricio: Mes respects madame, je n'en ai pas la moindre idée. J'étais au niveau inférieur et je discutais avec les fabuleux Sherlock et Watson au niveau d'une enquête que nous menons, puis j'entendis ce bruit infernal au niveau inférieur du niveau inférieur. Qu'est-ce donc monsieur l'officier?

Officier Pierre Atmabul: Tout d'abord, calmez-vous le ponpon chers gens, il ne sert à rien de s'énerver, le bateau ne coulera pas demain.

***

Sherlock regardait sa rollex. Il était soucieux de ne pas être en retard car le capitaine Mobidic les avaient conviés au restaurant du navire. Il devait leur transmettre des informations importantes pour la suite de l'enquête et les avait prié d'amener la geïsha avec eux. Watson était inquiet de son allure, toujours préoccupé de plaire, il ajusta son noeud papillon et jeta un regard perplexe à son reflet dans le miroir.

Watson: Trouvez-vous que j'ai pris de la brioche?

Sherlock: Mais non, vous n'avez ni trop ni moins de brioche.

Watson: Oui mais j'ai comme l'impression que le miroir n'est pas assez grand pour ma taille.

Sherlock: Bah ! Ce sont des miroirs déformants, Ils vous font paraître plus gros pour que vous ne vous gaviez pas lors des repas. C'est une stratégie économique des grands patrons, ainsi, ils auront assez de bouffe pour tout le voyage.

Watson: Vous croyez vraiment ce que vous dites? Pourtant, j'ai bien un bourrelet ici qui me déborde de la culotte.

Sherlock: Allons Watson, cessez de vous lécher les racoins, c'est peine perdue, vous n'arriverez pas à améliorer votre apparence, vous connaissez le syndrome de Peter Pan? Il n'y a que la chirurgie qui pourrait vous aider et c'est à vos risques et périls. Pensez à toutes ces vedettes américaines qui se sont fait lipo-sucer. L'intervention les a transformées en caricatures bourrées de botox qui n'ont plus rien d'humain si vous voulez mon avis. Une promenade sur Hollywood Boulevard vous convaincra, on a l'impression d'atterrir sur une autre planète peuplée de clones.

Watson: Ah! vous voulez parler de la grande Cher!

Sherlock: D'elle et bien d'autres je dois dire.

Watson: Sonny doit bien se retourner dans sa chair.


***

Dans la salle de spectacle, le capitaine Mobidic avait réservé la meilleure table, près de l'orchestre et c'est au son du Ballroom Orchestra que Sherlock, Watson et Gleyss Debeling firent leur entrée.

Capitaine Mobidic: Prenez place messieurs dame, je vous attendais. Asseyez-vous confortablement, nous aurons droit au spectacle de Tony Bennett dans quelques instants et j'attend plusieurs invités de marque dont une comtesse et un cardinal avec son Prélât de Turquie.

Sherlock: Heureux de vous rencontrer enfin. Laissez-moi vous introduire le Dr Watson et la geïsha de l'empereur Moogoo Guy Tchekinpen, miss Gleyss Debeling.

Watson: Enchanté capitaine Modipic.

Sherlock: Mobidic Watson ! Pas Modipic !

Gleyss Debeling: Je suis ravie aussi.

Capitaine Mobidic: Un appéritif messieurs dame?

Sherlock: Je prendrais bien un bon cognac! et vous Gleyss?

Gleyss Debeling: Moi ce sera un verre de gin.

Capitaine Mobidic: Et vous Watson?

Watson: Je crois que je vais aller aux toilettes avant de commander.

Capitaine Mobidic: A votre aise, mais ne soyez pas trop long car le spectacle commence bientôt.

L'orchestre entâma quelques mesures afin d'occuper l'atmosphère en attendant l'entrée en scène du chanteur de jazz. Quelques minutes plus tard, Watson avait repris sa place et presque aussitôt le spectacle débuta.

Sherlock: Ah oui! j'aime bien Tony Bennett. J'espère qu'il va chanter San Francisco.

Watson: Ah! ce cher Tony Bennett, vous ne trouvez pas que maintenant il est très « mellow » dans le trémolo?

Sherlock: Qu'entendez-vous par là?

Watson: Ben je trouve qu'il a ramolli du trémolo au fil des ans.

Capitaine Mobidic: C'est comme Elvis Presley à la fin de sa carrière.

Watson: Mon Dieu cher ami! Vous êtes en avance sur votre temps, nous sommes en 1912 quand même.

Capitaine Mobidic: J'ai un passe-temps favori, je suis voyant et pour satisfaire ma curiosité du futur, je consulte les runes à tous les matins.

Watson: Les runes ?!?

Capitaine Mobidic: Oui, les runes! Un art qui nous vient de la Scandinavie pour prédire l'avenir avec une précision incroyable.

Watson: Donc, vous devez avoir une bonne idée des crapules qui ont volé le talisman.

Capitaine Mobidic: Malheureusement, ma technique n'est pas assez développée car je prédit l'avenir lointain et non rapproché.

Watson: Grand dommage!

Capitaine Mobidic: En effet!

Watson: Excusez-moi, je dois aller encore une fois aux toilettes.

Sherlock: Vous y prenez goût ma foi!

Watson: C'est plutôt mon foie qui y a pris goût. Excusez-moi Capitaine, mais comme on dit dans mon pays; ça presse!

Capitaine Mobidic: Allez, allez cher ami! Mais n'oubliez pas de tirer la chasse.

Et se tournant vers Sherlock, il ajouta...

Capitaine Mobidic: Il y a tellement de monde qui oublie de tirer la chasse sur ces bateaux qu'il n'est pas étonnant qu'ils finissent tous par couler. Nous, comme capitaines, nous sommes très soucieux de ces petits détails. Car voyez-vous, à la dernière convention de Genève, nous avons discutés des problèmes majeurs rencontrés sur ces gros porteurs... mais enfin, je vois que je vous ennuie et je ne voudrais pas vous emmerder davantage avec ces problèmes navaux, navals... je ne sais trop.

Pendant que Watson se dirigea vers les toilettes, la comtesse et le cardinal suivit du prélat firent leur entrée dans la salle.

Capitaine Mobidic: Ah! Voici la comtesse et le cardinal. Prenez place mes amis, nous vous attendions avec impatience, le chef est en train de vous préparer un sous-marin pontife sertis dans une pâte mobile.

Le Cardinal: Ah un délice!

La comtesse: Oui bien sûr, en autant que ce ne soit pas des légumes JMJ.

Capitaine Mobidic: Vous voulez dire les OGM?

La comtesse: Ah moi, les JMJ, OGM, GI Joe, je ne fais aucune différence.

Dr Watson: Et il ne faudrait pas oublier les Ninjas aussi.

La comtesse: Encore un recette chinoise je suppose?

Sherlock: Watson aime bien de temps en temps nous ressortir ses connaissances en histoire orientale. Mais dites donc vous, vous êtes apparu dont bien rapidement.

Capitaine Mobidic: Ah moi j'aime bien les mets chinois!

Watson: Que voulez-vous, c'est une question de culture.

La comtesse: Ah, vous cultivez des légumes chinois?

Sherlock: Mais non chère comtesse, Watson fait mention de culture intellectuelle.

Watson: Alimentaire cher luck, alimentaire.

Comtesse: C'est ce que je me disais aussi, la culture alimentaire.

Sur cette joyeuse ambiance de fête où tout semble parfait, voici que prend fin le cinquième chapitre mais nos amis ne sont pas au bout de leur peine. Que leur réserve le reste de la traversée? Retrouvez-les dans le prochain chapitre pour la suite du souper-spectacle que le capitaine Mobidic donne en l'honneur de nos invités

NOUVEAU! Version pour Mobile de notre roman...

 

 

 

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